La peur n'évite pas le danger | Nana

~ Un regard à droite, puis un coup d'oeil à gauche. Personne. Rien. Pas une ombre, pas un bruit. Seul ses pieds nus qui effleuraient le sol alors qu'il sortait de sa cachette. Sa cachette ? Sa chambre de l'aile C, l'aile la plus surveillé. Pourquoi devait-on le surveillé, lui, qui était plus une victime qu'un criminel ? Il faisait sombre, et c'est sans compter le vent frais de l'angoisse qui le faisait légèrement trembler. Il marchait, sa main glissant le long du mur au fur et à mesure que ses pas progressait dans le couloir. Il n'avait pour seul vêtement, une longue chemise de nuit, ou plutôt un t-shirt trop grand pour lui, à son cou se trouvait une serviette et dans sa main libre, de quoi s'habiller proprement pour cette nuit.
La pénombre lui faisait peur, son coeur battait à tout rompre, lui prouvant qu'il était encore en vie, mais son sang tapant à ses tempes et ses yeux se brouillant semblait lui faire croire qu'il allait, d'une seconde à l'autre, mourir de peur. Quelle fin idiote. Sa main rencontra une poignée, la porte, celle qu'il cherchait depuis à présent plus d'un quart d'heure, celle qu'il espérait vivement trouver. Avec peine, il l'ouvrit, tremblant encore et son visage pâle comme s'il venait d'apercevoir un fantôme, peut-être même celui de son père, c'est beau dire qu'il risquait vraiment de faire une crise cardiaque. TT

~ Seul. Il était totalement seul dans cette salle de bain, dont il n'en connaissait pas l'identité. Quoi que les autres se ressemblait, mais celle-ci semblait bien plus calme que d'habitude. Tout de blanc, comme d'habitude, avec de grand miroir et des lavabos assez rapproché juste en dessous de ces derniers. C'était la deuxième ou troisième salle de bain qu'il rencontrait depuis son séjour ici, mais il est vrai que, d'habitude, il se dirigeait vers la dernière pour être plus tranquille, les autres personnes prenant la première qui venait, soit celle-ci. Il était si heureux et soulagé d'être arrivé ici, saint et sauf. Il se décolla de la porte contre laquelle il s'était posé après l'avoir refermé derrière lui, pour reprendre son souffle qu'il avait quasiment coupé le temps de venir. Comme si son souffle pouvait avertir n'importe qui de sa présence ici. Il se dirigea vers un des lavabo et glissa ses affaires à l'intérieur, prenant soin de vérifier qu'ils seraient au sec. Sa serviette jeté de façon nonchalante sur la porte de la cabine de douche, il ôta son vêtement, pour n'être plus qu'en boxer. Celui-là, il le garderait, jusque dans sa douche, il ne pouvait pas se déshabiller complètement sans être sûr qu'il serait enfermé entre quatre mur bien serré à lui. Soit, il était à présent vraiment très pudique.

~ L'eau chaude jaillit du tuyau de la douche, s'écoulant sur son corps qui fut parcourut de frisson. A présent nu, il se sentait en toute tranquillité là où il était, comme si rien ne pouvait le toucher dans cette cabine, comme si rien ne pouvait lui arriver. Comme quoi, une douche apaise. Il se lava, grâce au gel et shampooing qui se trouvait à disposition des patients, et n'éteignit l'eau qu'une bonne heure après. S'il fallait en profiter, autant le faire jusqu'au bout. La déception se lut sur son visage quand il se résolut à refermer l'eau pour enfiler sa serviette autour de sa taille. Il devrait dormir tout de même cette nuit, même si la nuit dernière il n'avait pas réussit à fermé l'oeil, observant son camarde de chambrée d'un oeil suspicieux. Il ne lui avait jamais parlé, ou jamais vraiment parlé, mais il n'avait pas tellement envie de se frotter à se dernier, et ça, il n'en savait rien, juste par instinct et son instinct ne trompait jamais, si ?
Devant le miroir, il glissa sa main dans ses cheveux, les démêlant à l'aide de ses longs doigts fins, puis il pinça les lèvres quand il y rencontra un noeud. Très sensible du cuir chevelu, il ne supportait aucun noeud et c'est avec peine qu'il tenta de le défaire, se penchant aussi prêt que possible du miroir pour pouvoir y voir de plus prêt. Comment c'était-il fait ça, déjà ? O.o Ce qu'il ne savait pas, c'est que la porte venait de s'ouvrir, mais tellement absorber dans son démêlage qu'il n'y fit pas attention, comme s'il en avait l'habitude, chose qui était fausse car en temps normal il faisait attention à tout. Un corps... Un asiatique... Nana, CE camarade de chambre.

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